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Tyran des négos, la Suisse a remporté hier le Fossile du jour

Quiconque écoute la société civile ou les scientifiques du climat sait que nous avons beaucoup à faire si nous souhaitons maintenir la hausse des températures dans la limite des 2°C que s’est fixée la communauté internationale.

Des financements publics prévisibles et suffisants pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques sont indispensables, si l’on veut que la roue tourne.

Mais la Suisse s’est opposée mardi à tout engagement financier chiffré de sa part, accusant en outre les pays en développement de fragiliser les résultats de Lima avec leurs demandes.

D’autres pays développés comme les Etats Unis et les l’Union européenne ont échappé de peu au fossile du jour, leur comportement n’étant pas beaucoup plus glorieux. A notre grande déception, ils ont refusé des engagements financiers.

Le Brésil est arrivé à la seconde place pour avoir osé affirmer dans le groupe
Framework for Various Approaches Contact que le double-comptage des CDM n’existait pas ! Ce phénomène a pourtant été largement documenté par les scientifiques. Des règles de comptabilité plus strictes sont nécessaires afin d’enrayer ces pratiques et garantir l’intégrité de nos actions de lutte contre les changements climatiques. C’est ce qui a valu au Brésil la deuxième place du fossile du jour.
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Deux degrés de trop

Le « Structured Experte Dialogue » (SED) a pris de l’importance hier. Au début de la journée, le président Vidala affirmé que le SED était l’endroit le plus important pour réconcilier la science et le politique. Des réponses claires doivent en sortir avant l’accord de Pars. Lors des première discussions sur l’objectif de 2°C, la réunion d’hier a donné des réponses scientifiques claires : si la hausse des températures est limitée sous 1,5°C, les chances de pouvoir s’adapter seront plus grandes.
Un exemple parlant est celui des récifs coralliens, qui sont une source de protéine pour beaucoup d’écosystèmes. Une hausse des températures de 1,5°C sera déjà un danger important pour beaucoup de ces récifs, et ils auront du mal à résister à une hausse de 2°C. Il en va de même pour la banquise de l’Arctique en été, qui aura une chance de résister si les températures se maintiennent à 1,5°C. Avec +2°C, les écosystèmes ne seront pas les seuls à être menacés. Ce sont aussi les populations vulnérables. Les cultures des communautés vivant en Arctique et de celles vivant près de la mer sont en danger de submersion. Pour toutes ces communautés, les risques sont élevés à +2°C.
La bonne nouvelle hier est que les Etats Unis s’intéresse aux différents risques existants dans un monde à +1,5°C et +2°C.
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Je viens d’Australie

Je viens d’Australie. Ce qui constitue presque un aveu en ces murs et en ce moment.

Les gens n’arrêtent pas de venir me voir et me demander ce qui se passe. Pourquoi les membres de mon gouvernement font-il des choses aussi terribles concernant la politique climatique ? Pourquoi sont-ils tellement accros au charbon ? Pourquoi sont-ils si déterminés à aller à rebours ? Comment peuvent-ils mettre à la poubelle leurs politiques climatiques alors que le reste de monde se retrouve ici, à Varsovie, pour tenter d’avancer sur le sujet ? Et particulièrement alors que leurs voisins, notamment les Philippines, souffrent de dévastation.

Mais la question principale qu’ils me posent est, “est-ce que les Australiens soutiennent cette attitude négative et ces destructions ?”
La réponse à cette question est catégoriquement non. La majorité des Australiens ne soutiennent pas l’annulation du prix du charbon, la fin du soutien aux énergies renouvelables, le démantèlement de l’Autorité sur le changement climatique et de la Régie pour le financement de l’énergie propre, et l’abandon d’un objectif de réduction à long-terme de la pollution par le charbon de 80 % en 2050.

Si vous en voulez des preuves, ne regardez pas plus loin que la Commission australienne sur le climat.
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Mettre le Groupe de travail sur la bonne voie

Les vélos municipaux sont un bon moyen pour découvrir Varsovie, où nous allons vivre ces deux prochaines semaines. L’objectif principal du Groupe de travail sur la Plateforme de Durban pour une action renforcée (GTPD) est de poser les jalons d’un accord honnête, ambitieux et légalement contraignant, qui puisse être conclu lors de la COP 21 de Paris, au plus tard. Aussi, ne pouvons-nous pédaler dans des directions opposées avec les mêmes arguments que ceux entendus ces dernières années.

Voici les principaux jalons que doit poser le GTPD si nous voulons rester dans la course :

2014 : l’année des engagements fermes

Le protocole de Paris doit signer la fin de l’ère des énergies fossiles, par la publication d’engagements fermes qui nous mettront sur la voie d’une limitation du réchauffement entre 1,5°C et 2°C. Si elles veulent y conclure un accord efficace, les parties ne peuvent attendre de se retrouver dans la ville des lumières pour présenter leurs engagements de réduction d’émission. Dès à présent, elles doivent travailler sur leurs engagements, de sorte qu’ils puissent être présentés l’an prochain. Ces engagements ne devront, bien sûr, pas omettre les questions d’adaptation ni d’engagements financiers.

Ces engagements ne devront pas être les offres initiales de quelque jeu de négociateurs mais bien des offres fermes pouvant servir de base à un accord.
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Ministres, Vous n’êtes pas couché(e)s !

Chers ministres, pendant que vous vous lamentez, durant de larmoyants discours prononcés sous les feux de la rampe climatique, en promettant de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour stopper le réchauffement, vos négociateurs creusent plus profond que jamais dans les coulisses du centre national des congrès du Qatar.
L’accord de Doha est pourtant toujours à notre portée. Un tel texte nous donnerait l’ambition à court terme dont nous avons un urgent besoin. Et votre ambition politique a besoin d’être adossée par des objectifs et des engagements nettement plus ambitieux que ceux qui sont actuellement sur la table.
À ce propos, parlons des engagements. Qu’est devenue l’ambition des pays du Golfe arabo-persique de devenir les leaders de la cause du climat ? Quel obscure raison les a fait renoncer à pareille ambition : peut-être la panique qui régnait, hier, devant les comptoirs de Qatar Airways ?
Sérieusement, beaucoup de travail doit encore être accompli avant que nous ne comblions le fossé climatique séparant les promesses des actions que les climatologues nous enjoignent de mener.
Cela doit commencer immédiatement par la mise en oeuvre d’un ambitieux mécanisme « à cliquet » (dans le cadre du protocole) et d’un programme de travail bien encadré (dans le cadre du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée).
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C’est très clair : il n’y a pas assez d’ambition

ECO se demande si les Parties ont besoin de lunettes ? LE PNUE et la Banque mondiale, parmi d’autres ont estimé que bien qu’il y ait toujours une chance de maintenir la hausse des température à 2°C, nous ne sommes toujours sur les bases d’empêcher un dangereux changement climatique.

Alors où en sommes nous à ce sujet et se mettre d’accord sur la marche à suivre en terme d’atténuation ? Et bien, le groupe de l’Ombrelle semble nous dire qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque qu’ils font des progrès : ils ont une proposition de nouvelle procédure !
Oui, le groupe de l’Ombrelle propose de clarifier les engagements sous le 1(b)(i) et ont suggéré un programme sur deux an pour le faire.

ECO aimerait clarifier un ou deux points de cette proposition. Vous dites que vous avez besoin de temps pour parler ? Et qu’il n’y aura aucun accord sur des règles de comptabilisation commune ici ?
A coup sûr, un peu de comptabilisation commune sous le 1(b)(i) permettrait d’y voir plus clair pour comparer les efforts. Il suffit de définir le budget carbone pour 2020. Si vous pensez qu’il n’y a pas besoin de comparer des pommes et des oranges, vous pourriez peut-être vous contenter de les compter ?
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Lancer les travaux du chantier « 2°C » de l’ADP

C’est avec un certain optimisme que ECO rejoint la table ronde du chantier n°2 de la Plate-Forme de Durban (ADP) – ou «Chantier 2°C», selon la formule d’un négociateur entrant dans la salle de réunion. Toutes les Parties ont noté avec inquiétude à Durban le fossé de l’ambition avant 2020 pré-2020, et après un an sans aucun progrès, Doha semble être le moment de se mettre au travail.

Cependant, les Etats-Unis n’ont pas commencé les discussions du bon pied. Ils ont d’abord expliqué comment leur incapacité à adopter une législation nationale sur le climat (qui, selon le négociateur américain, aurait reposé pour moitié sur les crédits de compensation internationaux, allez savoir comment) constitue un doublement de leur ambition car ils doivent maintenant réaliser ces réductions d’émissions entièrement sur leur territoire. Le problème, c’est que malgré ce relèvement du niveau d’effort national, l’atmosphère ne perdra pas une tonne de carbone supplémentaire.
ECO a bien aimé l’approche du négociateur représentant l’Ethiopie, pays qui a l’ambition de devenir neutre en terme de CO2 d’ici 2025 – un engagement qui n’a pas été perçu comme trop ambitieux – si le soutien nécessaire se concrétiserait.
ECO rejoint les positions des pays en développement qui ont fait remarquer qu’une grande partie du travail pour accroître l’ambition doit se faire en dehors de l’ADP : finaliser les travaux du PK et du LCA avant qu’ils ne ferment ; atteindre le niveau d’ambition le plus élevé possible (notamment en se débarrassant de l’air chaud) dans le cadre de la 2e période d’engagement et au-delà ; et adopter un cadre commun de comptabilisation pour les pays développés qui ne font pas partie de la 2e période du Protocole (les passagers clandestins et ceux qui ont quitté le navire), afin d’assurer la comparabilité des efforts.
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Où se cache l’argent ?

Les 30 milliards de dollars qui ne font pas 30 milliards de dollars.
Les négociateurs s’en doutent sûrement, ECO s’est penché sur les chiffres pour faire un bilan (presque) final de ce qui a été décaissé en matière de financements précoces. Non seulement la majorité des financements n’étaient ni nouveaux ni additionnels, mais en plus les pays donateurs ont décidé seuls les règles de comptabilisation et quoi inclure dans leur bilan. Les Etats-Unis, par exemple, ont comptabilisé les projets de programmes de sécurité alimentaire dans leur volet adaptation, et ont compté également des crédits à l’export (qui en fait permettent de subventionner les entreprises américaines). Autre exemple, le Japon a comptabilisé des milliards de financements privés dans son engagement. ECO a beaucoup de mal à évaluer et comparer les bilans publiés par les pays. ECO comprend mieux le sentiment de frustration des pays en développement et leur appel à plus de confiance (et de financements). Pour ce qui concerne les financements après 2012, il faut plus de clarté (MRV) sur ce qui se cache derrière les chiffres.

S’assurer que les 100 milliards de dollars fassent 100 milliards de dollars.
Heureusement, ECO voit une lumière d’espoir au bout de ce tunnel opaque.
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