Catégorie : Current Issue

Lima comblera des manques, mais lesquels ?

De nombreux manques persistent (émissions, ambition, finance…), mais nous avons le regret de vous annoncer que vous en avez sans doute oublié un : l’égalité homme-femme.
C’est l’une des catégories les plus importantes pour déterminer les rôles, les expériences, dans une société. Les inégalités entre les genres existent pour l’accès aux responsabilités, l’éducation, la santé, les salaires…Pour que les solutions climatiques répondent aux besoins des deux genres, et soient efficaces, les décideurs doivent prendre conscience de l’enjeu.
La priorité pour la Présidence de la COP20, indiquée dans le communiqué liminaire, rappelle qu’il faut progresser dans la prise en compte du genre dans les politiques climatiques. Dans le SBI, les délégués négocient un nouveau cadre pour y harmoniser les différences entre les genres. Un accord dans ce domaine permettrait d’avoir une feuille de route avec divers outils, méthodes, y compris en soutien pour les parties, qui ont donné ce mandat.
Des « plans d’action pour l’égalité homme-femme » existent déjà sous la Convention sur la Biodiversité et la Convention de l’ONU contre la Désertification ; ils peuvent donner une idée de ce qui sortira de Lima.
C’est simple : les politiques climatiques auront échoué si elles n’arrivent pas à mettre en œuvre des solutions pour l’égalité et soulignant le rôle des femmes.
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5 est le nombre magique

L’un des éléments les plus importants devant être décidé à Paris, afin d’éviter de nous condamner à un monde à forte émission en carbone jusqu’en 2030, est actuellement absent du projet de décision sur l’ADP.

Les options sur la durée des périodes d’engagement, y compris la proposition-clé de cinq ans, sont à juste titre présentées dans le « non-paper » sur l’ADP. Cependant, l’échéance commune de toute première importance sur une mise en œuvre des contributions nationales (INDCs) d’ici 2025 n’apparaît pas dans l’annexe du projet de décision sur les éléments communs de déclaration sur les INDCs. L’échéance de 2025 doit être intégrée dans le texte de la décision elle-même; le paragraphe 9 pourrait d’ailleurs très bien l’accueillir.
En complément d’éléments de langage sur 2025 et les cycles d’engagement de 5 ans, le texte de la décision devrait également demander au GIEC de produire un rapport d’évaluation tous les 5 ans de manière à fournir l’information la plus à jour pour renseigner chaque cycle d’engagements.
Dans la mesure où les INDCs constituent vraisemblablement la base de la première période d’engagement, l’absence de cet élément commun pourrait conduire à un désordre général qui impacterait négativement les efforts multilatéraux visant à éviter les pires impacts du changement climatique.

La société civile à votre service

Les derniers jours ont montré le chemin restant pour atteindre un consensus dans l’ADP. Pourtant une notion fait l’unanimité : la transparence, même si de nombreuses Parties l’ont signalé dans leur intervention.
Plusieurs pays ont insisté sur les vertus de la transparence. Et elle serait la solution magique pour mener à un nouvel accord pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. Mais même si ECO reconnaît ses valeurs, il ne s’agit que d’une façon d’apporter de la substance aux engagements et à l’action.
Lors de l’examen ex ante, la transparence doit permettre de voir l’adéquation avec les engagements et ambitions. Au stade de la mise en œuvre, elle doit servir de base à MRV et atteindre la réalisation complète des engagements.
Pour aider les parties dans ce travail, ECO a formulé quelques suggestions.
Si les parties donnent un rôle aussi important à la transparence (par opposition à des outils plus concrets) , elles doivent partir d’informations objective et crédibles. Les observateurs pourraient fournir des informations supplémentaires, du fait de leur expérience du terrain. Cela permettra de comprendre le sens des engagements pris par les Parties, et de créer de la confiance si les Parties jouent vraiment le jeu.
De plus, le projet de décision prévoit l’organisation d’ateliers, en juin prochain, pour « favoriser la clarté, la transparence et la compréhension de l’effet global des contributions nationales (iNDCs) ».Encore
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Un air de déjà-vu à l’AIE

Alors que débutait la COP20, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) examinait les politiques énergétiques de l’UE pour 2014. L’AIE a manifestement eu du mal à exprimer un point de vue cohérent. Il est évident que l’AIE a un intérêt historique à s’assurer que l’approvisionnement en énergie provienne d’énergies fossiles et du nucléaire. Mais en même temps, elle identifie correctement de nombreux éléments qui appuient une transformation de l’UE vers les énergies propres.

L’AIE a la réputation de préconiser des politiques plus rigoureuses en matière d’efficacité énergétique. Il n’est donc pas surprenant que dans son dernier rapport elle plaide fermement pour un objectif d’efficacité énergétique plus ambitieux dans le cadre du paquet énergie climat de 2030. Elle est plus ambigüe sur le potentiel des énergies renouvelables: elle identifie les problèmes de mise en œuvre susceptibles d’être causés par l’élimination des objectifs contraignants au niveau national. Mais elle propose peu de solutions, préférant mettre l’accent sur la suppression des subventions de « distorsion du marché ».

Comme il sied à son rôle historique, l’AIE affirme que l’UE doit développer les énergies fossiles non conventionnelles, l’utilisation du charbon et l’accès aux importations d’énergies fossiles afin d’assurer sa sécurité énergétique. Cela ressemble plus à un réflexe naturel qu’à une décision fondée sur l’évaluation des implications pour notre budget carbone limité; les actifs qui deviendraient inutilisables en cas de décarbonisation de l’UE, ou le maintien du pouvoir d’influence du lobby de l’industrie fossile.
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Important… Important … … Important …Inclure l’adaptation dans l’accord de Paris

Beaucoup de sujets doivent encore être couverts avant de voir émerger un projet de texte de négociation basé sur le « non-paper », mais il est encourageant de voir que les troupes travaillent dur sur l’adaptation. Si seulement ECO pouvait être aussi impressionné par le contenu des propositions des pays !
Paris offre une chance de remédier à un problème de longue date : le manque de sincérité de la communauté internationale à s’attaquer à l’adaptation et aux pertes et dommages. ECO a quelques suggestions sur la meilleure façon de changer de cap :

L’adaptation comme objectif directeur
Un objectif directeur sur comment répondre aux enjeux d’adaptation (avec un accent particulier sur l’importance de renforcer la résilience) est essentiel. Paris doit acter ce que le sens commun nous indique déjà : une atténuation insuffisante signifie conduira à une augmentation des besoins en adaptation, et des mesures d’adaptation inadéquates conduira à davantage de pertes et dommages.

Principes pour une bonne adaptation
Les populations, communautés et écosystèmes les plus vulnérables au changement climatique doivent recevoir une attention particulière dans le cadre de la planification, mise en œuvre et financement de l’adaptation. Les gouvernements doivent adopter une approche basée sur les droits humains, en s’appuyant sur le travail réalisé à la COP16.
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Les Etoiles sont alignées pour que le Monde prenne des mesures historiques

« Les étoiles sont alignées pour que le monde prenne des mesures historiques pour transformer les vies et protéger la planète. Je presse les gouvernements et les populations du monde entier à prendre leurs responsabilités morales et politiques. Voici mon appel à la dignité, et nous devons répondre avec toute notre vision et notre force ».

Pensiez-vous que c’était ECO qui parlait ? Non, il s’agissait en fait de Ban Ki-moon lors du lancement de son Rapport de Synthèse – « La Route vers la dignité d’ici 2030 : Eradiquer la pauvreté, transformer les vies et protéger la planète » – sur le développement de l’agenda Post-2015 à New-York hier.

Le rapport marque l’aboutissement de plusieurs axes de travail commencés à Rio+20 en 2012. Il expose le défi de remplacer les Objectifs du Millénaire pour le développement avec les Objectifs de développement durable (ODD).

ECO est satisfait de voir qu’il a eu raison de placer les actions liées au changement climatique au cœur de ce rapport. Si satisfait, qu’ECO serait prêt à oublier l’entêtement de certains pays ne désirant pas avoir un objectif « changement climatique » dans le document du Open Working Group. Si seulement nous étions certains que vous, chères Parties, compreniez réellement le message cette fois-ci : nous voulons un objectif « changement climatique » et une intégration dans les ODD.
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Tyran des négos, la Suisse a remporté hier le Fossile du jour

Quiconque écoute la société civile ou les scientifiques du climat sait que nous avons beaucoup à faire si nous souhaitons maintenir la hausse des températures dans la limite des 2°C que s’est fixée la communauté internationale.

Des financements publics prévisibles et suffisants pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques sont indispensables, si l’on veut que la roue tourne.

Mais la Suisse s’est opposée mardi à tout engagement financier chiffré de sa part, accusant en outre les pays en développement de fragiliser les résultats de Lima avec leurs demandes.

D’autres pays développés comme les Etats Unis et les l’Union européenne ont échappé de peu au fossile du jour, leur comportement n’étant pas beaucoup plus glorieux. A notre grande déception, ils ont refusé des engagements financiers.

Le Brésil est arrivé à la seconde place pour avoir osé affirmer dans le groupe
Framework for Various Approaches Contact que le double-comptage des CDM n’existait pas ! Ce phénomène a pourtant été largement documenté par les scientifiques. Des règles de comptabilité plus strictes sont nécessaires afin d’enrayer ces pratiques et garantir l’intégrité de nos actions de lutte contre les changements climatiques. C’est ce qui a valu au Brésil la deuxième place du fossile du jour.
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HOUSTON, ON A UN PROBLEME

Le vaisseau spatial Terre s’est non seulement éloigné de sa trajectoire pour 2020, nécessaire pour rester en dessous des 2°C, mais en plus il s’apprête à dériver encore plus loin. C’est le message qu’a fait passer hier le PNUE dans le Dialogue structuré des experts : Le Gigaton Gap s’agrandit à mesure que nous approchons de 2025 et 2030. Si l’on considère les avertissements du GIEC – la limite de 2°C pourrait être encore trop élevée et risquée – alors la situation semble encore plus mauvaise.

Mais heureusement nous avons un kit de survie à portée de main.

Comme ECO l’a appris de l’AIE, 80% du Gigaton Gap de 2020 dans le secteur de l’énergie pourrait être comblé par des mesures qui n’ont aucun impact sur le PIB, et ce dans toutes les régions (!!). L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont les outils de survie les plus importants à court et à long terme.

Le PNUE a également souligné l’importance de l’efficacité énergétique qui, dans presque tous les cas, est l’option où l’on obtient beaucoup de victoires et aucune défaite. Alors, vraiment, Cher Pays, qu’attendez-vous ? Pour citer l’intervenant de l’AIE hier: cela ne devrait vraiment pas être si difficile.
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Changeons le système, pas le climat !

*La rédaction de l’ECO vous présente ses excuses pour avoir publier une version incorrecte de cet article hier. Vous trouverez la bonne version ci-dessous.

Les organisations représentants la société civile péruvienne et les mouvements populaires se sont saisies de la Présidence de la COP par le Pérou pour que le gouvernement engage des efforts pour inscrire dans l’agenda gouvernemental les enjeux environnementaux au cœur de la politique de développement.

Les impacts des changements climatiques sont déjà visibles au Pérou. Les populations font l’expérience négative des pénuries d’eau qui viennent s’ajouter aux challenges environnementaux et sociaux déjà existants.

Alors que la Présidence de la COP20 aurait du être une opportunité pour le gouvernement péruvienne de montrer son leadership sur les thématiques environnementales, les politiques nationales récentes ont montré que l’environnement était de moins en moins une priorité. En juillet 2014, par exemple, le gouvernement a adopté le « Ley 20120 » (également nommé « Ley Paquetazo » ) qui réduit l’importance des standards environnementaux avec l’objectif d’attirer les investissements des industries d’extraction.

La promotion de l’industrie extractive a déjà conduit à des situations comme celle de Maxima Chaupe, une fermière. Elle était poursuivi par Yanacocha (une des plus importantes compagnie d’extraction minière d’or) pour vivre sur les terre où la compagnie avait planifié un projet d’extraction (le projet Conga).
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