Beaucoup de sujets doivent encore être couverts avant de voir émerger un projet de texte de négociation basé sur le « non-paper », mais il est encourageant de voir que les troupes travaillent dur sur l’adaptation. Si seulement ECO pouvait être aussi impressionné par le contenu des propositions des pays !
Paris offre une chance de remédier à un problème de longue date : le manque de sincérité de la communauté internationale à s’attaquer à l’adaptation et aux pertes et dommages. ECO a quelques suggestions sur la meilleure façon de changer de cap :
L’adaptation comme objectif directeur
Un objectif directeur sur comment répondre aux enjeux d’adaptation (avec un accent particulier sur l’importance de renforcer la résilience) est essentiel. Paris doit acter ce que le sens commun nous indique déjà : une atténuation insuffisante signifie conduira à une augmentation des besoins en adaptation, et des mesures d’adaptation inadéquates conduira à davantage de pertes et dommages.
Principes pour une bonne adaptation
Les populations, communautés et écosystèmes les plus vulnérables au changement climatique doivent recevoir une attention particulière dans le cadre de la planification, mise en œuvre et financement de l’adaptation. Les gouvernements doivent adopter une approche basée sur les droits humains, en s’appuyant sur le travail réalisé à la COP16. L’adaptation devrait être guidée par les communautés et par la science. Tant le groupe des PMA que la Norvège suggèrent que ces principes doivent être insérés dans le nouvel accord.
Soutien à l’adaptation
Le besoin d’avoir des moyens de mise en œuvre pour l’adaptation ne peut pas être ignoré. Le récent rapport du GIEC a souligné clairement l’écart existant entre les besoins d’adaptation et le soutien disponible. Afin de garantir un développement résilient au climat, des financements publics, un soutien technologique et un renforcement des capacités appropriés sont nécessaires. Le point de départ à cette discussion, ce sont les 50 milliards de dollars de financements publics sous forme de subventions, ou au moins la moitié, sur un engagement de 100 milliards de dollars. Or les estimations des besoins de financement pour l’adaptation suggèrent que même ce montant ne sera pas suffisant dans la mesure où le changement climatique va se poursuivre.
Contributions sur l’adaptation
Plusieurs pays se sont opposés à un appel à des contributions sur l’adaptation. Paris devrait opérationnaliser un cycle d’augmentation des mesures et du soutien à l’’adaptation. Cela permettrait de répondre au manque d’évaluation sur l’architecture d’adaptation existante – et sur sa mise en œuvre. Il est logique d’installer des cycles conjoints pour l’adaptation – nous ne devrions pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Pertes et dommages
Le GIEC a clairement indiqué que les « limites de l’adaptation » sont d’autant plus prégnantes que le changement climatique se produit à plus grande vitesse et avec plus d’intensité. Il existe déjà plusieurs exemples où l’adaptation n’est plus possible dans des circonstances telles que l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans, la perte de territoires et la biodiversité. L’accord de 2015 doit s’appuyer sur les analyses scientifiques les plus récentes. ECO exige que les pertes et dommages soit intégrés de manière explicite comme un élément distinct dans l’accord.
Presque tous les pays ont convenu que la lutte contre l’adaptation à Paris est «très importante». Malheureusement, ECO craint que ce discours sonne de plus en plus comme un disque rayé.