Catégorie : Current Issue

Adaptation est l’âme des négociations sur l’agriculture

La production mondiale de nourriture et la sécurité alimentaire sont menaces par la variabilité accrue du climat et par la fréquence accrue d’événements météorologiques extrêmes. Pourtant les négociations sur l’agriculture n’avancent pas avec l’urgence nécessaire pour supporter les populations pauvres autour du monde, notamment celles qui sont engagées dans les pratiques agricoles, à s’adapter aux impacts des changements climatiques.

Une grande majorité de la population mondiale dépend des petits producteurs – que les changements climatiques menacent en particulier.
Tout en soulignant l’importance de l’atténuation des pratiques agricoles, les pays doivent travailler à mettre en place des garanties pour protéger la biodiversité, assurer un accès équitable aux ressources par les populations rurales, garantir la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation, et se baser sur les savoirs indigènes et locaux.

Les pays développés doivent reconnaitre qu’en ce qui concerne l’agriculture dans les pays en développement, la priorité reste la sécurité alimentaire, la durabilité et la résilience. Les pays doivent aussi délivrer des financements afin de promouvoir la biodiversité, la petite agriculture basée sur des principes agro écologiques, ainsi que le transfert et le développement de technologies adéquates en vue de l’amélioration de la durabilité des systèmes de production alimentaire.

Le « comment » de l’équité

Lors de la session d’ouverture de l’ADP hier, ECO a attendu en vain espéré entendre des idées innovantes et courageuses sur la façon dont les pays peuvent répartir équitablement l’effort global. Nous sommes tous convaincus que l’équité est un enjeu clef (le POURQUOI), alors il nous faudrait décider du COMMENT.

La COP et l’ADP ont débuté avec des appels claironnant pour plus d’ambition – et la clef de l’ambition est l’équité. Votre mission cette semaine, chers pays, est d’aller au delà de vagues interventions sur la justice et de traduire les ô combien précieux principes de la Convention en une liste commune d’indicateurs de l’équité.

Nous espérons que tout le monde a bien planché sur ce sujet depuis Bonn, mais juste pour un petit coup de pouce, voilà quelques conseils sur le COMMENT faire.

ECO pense qu’il y a cinq indicateurs cruciaux: l’adéquation, la responsabilité, la capacité, les besoins de développement et les besoins d’adaptation. Ce sont les indicateurs minimum qui sont requis pour opérationnaliser les principes d’équité majeurs de la Convention.
Le temps presse. Pour un résultat juste en 2015, Varsovie doit permettre de s’accorder sur un consensus sur les indicateurs qui doivent guider les pays dans la formulation de leurs engagements, et à l’aune desquels ceux-ci vont être révisés et renforcés si nécessaire. Il n’y a pas de temps à perdre !

Fossile du jour – Rayon du jour

Maintenant comptons les nombreuses raisons pour lesquelles le gouvernement polonais mérite le Fossile du Jour, tandis que son peuple gagne le Rayon du jour.

La Pologne tient probablement la liste de raisons la plus fournie jamais vue :

Raison n°1 : s’oppose systématiquement à l’action de l’Union européenne pour le climat

Raison n°2 : parraine un sommet sur le charbon au même moment que la COP mais n’organise aucun débat sur les opportunités des énergies renouvelables

Raison n°3 : inviter les entreprises qui s’opposent ouvertement au changement climatique à sponsoriser la COP

Raison n°4 : permettre à la voix la plus sale de l’industrie européenne, Business Europe, de représenter les entreprises à la pré-COP

Raison n°5 : publier des commentaires insensés sur son site web sur les opportunités économiques créées par la fonte de l’Arctique et sur les « pirates, écologistes et terroristes » des mers ;

Raison n°6 : Présenter les délégués avec la rhétorique habituelle des climato sceptiques à travers l’application mobile même, en répétant la vieille rengaine « le changement climatique est un phénomène naturel, qui s’est reproduit (sic) plusieurs fois sur Terre »

Pologne, ce n’est pas acceptable d’abuser de votre présidence de la COP pour promouvoir votre propre agenda charbon.
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Mettre le Groupe de travail sur la bonne voie

Les vélos municipaux sont un bon moyen pour découvrir Varsovie, où nous allons vivre ces deux prochaines semaines. L’objectif principal du Groupe de travail sur la Plateforme de Durban pour une action renforcée (GTPD) est de poser les jalons d’un accord honnête, ambitieux et légalement contraignant, qui puisse être conclu lors de la COP 21 de Paris, au plus tard. Aussi, ne pouvons-nous pédaler dans des directions opposées avec les mêmes arguments que ceux entendus ces dernières années.

Voici les principaux jalons que doit poser le GTPD si nous voulons rester dans la course :

2014 : l’année des engagements fermes

Le protocole de Paris doit signer la fin de l’ère des énergies fossiles, par la publication d’engagements fermes qui nous mettront sur la voie d’une limitation du réchauffement entre 1,5°C et 2°C. Si elles veulent y conclure un accord efficace, les parties ne peuvent attendre de se retrouver dans la ville des lumières pour présenter leurs engagements de réduction d’émission. Dès à présent, elles doivent travailler sur leurs engagements, de sorte qu’ils puissent être présentés l’an prochain. Ces engagements ne devront, bien sûr, pas omettre les questions d’adaptation ni d’engagements financiers.

Ces engagements ne devront pas être les offres initiales de quelque jeu de négociateurs mais bien des offres fermes pouvant servir de base à un accord.
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ECO est solidaire des Philippines et de tous les pays vulnérables

Hier, nous avons entendu le négociateur en chef philippin, Yeb Sano – qui s’exprimait en ouverture des négociations climatiques de l’ONU – appeler à la « fin de la folie ». Il a demandé que soient prises des mesures urgentes pour éviter que des tempêtes dévastatrices, comme celle qui a ravagé la plupart de son pays ce week-end, ne se répètent à l’avenir. Le super typhon Haiyan fut d’une ampleur inouïe, causant des milliers de morts en quelques jours. Yeb Sano a même déclaré qu’il entamait une grève de la faim à cette COP, jusqu’à ce qu’une issue positive soit en vue.

Il a également montré beaucoup d’espérance dans le rôle de la société civile. Il a envoyé un message clair en ce sens : « Ces deux derniers jours, j’ai parfois eu l’impression que je devrais me tenir au côté des activistes climatiques qui affrontent, pacifiquement, les responsables de l’état actuel de notre climat. Ces gens profondément altruistes, qui combattent l’exploitation du charbon, s’exposent à des températures glaciales, ou bloquent des pipelines. Nous observons une frustration grandissante, et avec elle, de plus en plus de désobéissance civile. Les deux prochaines semaines, ces gens, et beaucoup d’autres autour du monde qui sont notre conscience, nous rappelleront encore notre immense responsabilité.
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Combien de Mega-typhons avant que vous agissiez ?

Alors que les pays entament le chemin vers un accord mondial en 2015, ECO rappelle qu’une pierre essentielle à l’édifice fait toujours cruellement défaut. D’après le Rapport sur le fossé de l’ambition du Pnue, le décalage entre les efforts annoncés pour la réduction des émissions avant 2020 et ce qu’il est nécessaire de faire pour maintenir la hausse des temperatures en-deça d’1,5 ou de 2°C est de 8 à 12 milliards de tonnes de CO2 (UNEP 2013). ECO aimerait savoir comment les Parties pensent parvenir à un accord mondial à Paris si elles n’augmentent pas leur ambition pré-2020 de manière significative. Les émissions mondiales doivent culminer d’ici 2015. Sans cela, il faudra revoir toute la base de la négociation de Paris, pour prendre en compte des besoins financiers supplémentaires pour l’adaptation et les pertes et dommages.

Combien de vies supplémentaires seront menacées en raison de votre inaction ? Combien d’activistes du climat devront risquer leur existence pour dénoncer votre manque de volonté politique et votre dépendance anachronique aux énergies fossiles ?

ECO est fatigué de répéter sans cesse que 2020, c’est trop tard pour commencer à agir. Sans une accélération des mesures d’atténuation à court terme, les typhons comme Haiyan deviendront ordinaires.
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L’atelier du genre

Il y a 13 ans, le déficit en terme de participation des femmes à la CCNUCC a été soulevé comme un problème qui demandait des solutions rapides. Les Parties ont alors décidé d’améliorer la participation des femmes aux négociations, au cours de la décision 36 de la COP 7.

Il y a un an, au regard de l’écart qui se maintenait en termes d’égalité homme – femme en termes de participation à la COP, et suite à la reconnaissance croissante du rôle des femmes au cours des discussions sur le genre (mais aussi sur tous les aspects des changements climatiques), une nouvelle décision a été prise, demandant au Parties de travailler afin d’atteindre progressivement la parité homme-femme, et de développer des capacités sur le sujet.

La décision a aussi établi que le sujet “genre et changements climatiques” était dorénavant à l’agenda de la COP, et que les Parties et les observateurs devaient prendre part à ces discussions. Aujourd’hui, de 15h à 18h, dans la meeting room 1, la CCNUCC organisera la première session sur le genre et les changements climatiques, pour discuter des engagements des Parties sur le sujet, ainsi que les autres sujets à aborder. C’est donc un moment opportun pour s’engager sur

Fossile du jour

Nous étions nombreux à penser que la position du gouvernement australien à la COP19 ne pouvait pas s’empirer : il a démantelé son Ministère sur le changement climatique, il a aussi débarqué son Ministre du climat et il a annoncé son intention de supprimer sa taxe carbone pendant le déroulement de la COP. Mais nous avions tort !

Hier, les médias australiens ont révélé qu’à Varsovie, l’Australie ne soutiendra pas de nouveaux engagements financiers pour le climat, au-delà des engagements pris par le pays au titre des financements précoces.
Cela propulse donc l’Australie au rang de vainqueur du premier Fossile du jour !

Tout cela a lieu malgré les terribles conséquences du typhon aux Philippines, un voisin « pacifique » de l’Australie, qui a besoin de financements internationaux pour faire face aux conséquences présentes et à venir des changements climatiques. Cela montre bien à quel point l’Australie est loin de saisir tout l’enjeu des financements climatiques.

Pour couronner le tout, le gouvernement australien a défini les financements en faveur du climat comme « du socialisme déguisé en environnementalisme ». Mais réveillez-vous ! Ce n’est pas du socialisme ! Cela s’appelle de l’équité, et c’est votre responsabilité !

Le climat marche sur la tête chez les kangourous.

Vous avez peut-être entendu que le climat s’emballe un peu, là-bas, en Australie.
Après avoir essuyé les pires incendies que le pays ait jamais connu en octobre (soit en plein printemps !), cette année a vu les records de température dépassés mois après mois. Après ce jour de janvier le plus chaud dans toute l’histoire de l’Australie, le bureau de météorologie a même du créer une nouvelle couleur pour identifier des niveaux de température plus élevés. Et, sans surprise, la chaleur semble être montée à la tête des hommes politiques.
Alors que que la majorité des Australiens souhaite une action contre le changement climatique (selon les sondages dans le cadre des récentes élections), le nouveau gouvernement a viré l’Autorité sur le Changement Climatique, qui apportait un conseil scientifique neutre sur la politique climat, et il est en train de supprimer la taxe carbone de l’Australie, les limites à la pollution et l’engagement de réduction des émissions de GES de 80% d’ici 2050.
Pardon ? Plus de 40 pays, états et provinces dans le monde sont en train de fixer un prix du carbone et le gouvernement australien recule, pour remplacer la taxe carbone par un dispositif inefficient, financé par l’Etat et qui – en plus !
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