Une seule année peut-elle faire la différence ?
2012 a été consacrée à raccrocher les wagons du paquet de Durban, qui, à la fin de Doha devrait former un bel ensemble conprenant un amendement au Protocole de Kyoto, la clôture du LCA et deux plans de travail sous la Plateforme de Durban (l’ADP) (et ECO ne voit aucun inconvénient à ce que des pays rajoutent de l’ambition à ce cocktail !). Aujourd’hui, la table ronde sous l’ADP va commencer à donner corps au programme de travail vers un protocole en 2015 et à ce qu’il devrait couvrir. ECO partage ici ses quelques réflexions préliminaires.
Tout d’abord, que faudrait-il faire à propos des questions non achevées sous le LCA ?
Beaucoup d’entre elles sont pertinentes pour la discussion sur l’accord en 2015. Prenons l’équité, par exemple : ECO est ravi de voir que le texte du président du LCA propose notamment un programme de travail sur l’accès équitable au développement durable, car cela fournit une bonne plate-forme pour les discussions sur les principes et les indicateurs de l’équité, un élément clé pour que l’ADP débouche sur un succès en 2015. Nous avons eu un atelier productif sur le sujet, mais il y a beaucoup à dire sur ce qu’est l’accès équitable au développement. Quels sont les principes qui doivent guider cette question ?
Et qu’est-ce que cela signifie pour les droits de propriété intellectuelle, les questions commerciales, les droits de l’homme et de nombreux autres enjeux dans la pratique ? Il s’agit d’une discussion cruciale, qui doit informer le travail de l’ADP.
La Revue mondiale de l’objectif à long terme de température mondiale est tout aussi importante et il est grand temps que les Parties s’y penchent. Il faudra un organe fort pour procéder à cette Revue mondiale, dont les résultats devront informer le travail de l’ADP.
La question des financements est omniprésente à Doha. A la COP18, nous avons besoin de décisions de la COP couvrant tous les domaines, y compris le doublement, au moins, des financements précoces pour la période 2013-2015. Nous avons aussi besoin d’un processus politique (non technique) sur l’augmentation des financements pour atteindre les 100 milliards de dollars par an promis d’ici 2020, ainsi que les sources de ces financements. De toute évidence, ce travail informera tous les futurs débats au sein de l’ADP. Enfin, les Parties devront étudier comment les différentes institutions créées dans le cadre du LCA lors des dernières COP pourraient travailler ensemble dans le cadre du nouvel accord. Par exemple, les liens entre les différents organes du mécanisme de la technologie permettront de déterminer dans quelle mesure il est capable de répondre aux besoins des pays en développement, et ces décisions exigent clairement des orientations politiques.
ECO souhaite mettre en garde les Parties, 2013 ne peut pas être qu’un forum de discussion. Certes, une phase de conception est nécessaire pour définir un plan d’action et un calendrier de travail clairs. Mais il faudra rapidement transformer ces discussions pour entrer dans des négociations très ciblées, abordant les sujets en profondeur. Nous l’avons (presque) fait par le passé ! Des présentations, des ateliers, des documents techniques, des tables rondes et un engagement continu de haut niveau sont tous nécessaires. Mais ECO attend un texte compilant les principaux éléments à la COP19. Quoi que vous pensez de nos échéances, nous vous assurons (avec la Banque mondiale, l’AIE, le GIEC et d’autres) qu’il y a surtout les échéances planétaires que l’humanité doit absolument respecter – et ces délais sont déjà passés depuis longtemps. Il n’y a plus de temps à perdre.
Tandis qu’aujourd’hui les parties discuteront du plan de travail n°1 de l’ADP (vers l’accord en 2015), ECO ne peut s’empêcher de dire quelques mots au sujet de l’ambition à court terme, parce que, nous sommes ambitieux ! Ici, l’éventail des possibilités pour accroître l’ambition avant 2020 est immense : d’une augmentation des objectifs des pays développés à de nouvelles promesses de notre hôte du Golfe et de ses voisins, en passant par un message clair envoyé au Protocole de Montréal sur les HFC, ou encore l’élimination progressive des subventions aux énergies fossiles. Il nous faut simplement mettre en œuvre ces possibilités. Il est grand temps que les Parties décident que le plan de travail sur l’ambition à court terme ne sera pas un lieu de palabres sans fin, et qu’elles énoncent ici, à Doha, un calendrier précis et des actions quantifiables.
Profitez de vos discussions d’aujourd’hui, mais nous attendons avec impatience de les voir incrites sur le papier très bientôt.