« Si ce n’est pas nous, alors qui ? Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? Si ce n’est pas ici, alors où ? ». Ces mots du négociateur philippin Naderev Saño avait ému tous ceux qui avaient assisté à son discours, il y a un an, lorsque le Typhon Bopha (Pablo) a frappé le sud-est des Philippines et tué plus de 1000 personnes.
Qui pouvait imaginer que seulement un an après ce discours, le pays serait confronté au typhon le plus puissant de l’histoire : le super typhon Haiyan (Yolanda), qui aurait couté la vie d’au moins 10 000 personnes et déplacé des centaines de milliers de personnes dans la région ? Ces pertes humaines et dégâts matériels ont eu lieu alors même que tout a été mis en œuvre pour en limiter les impacts. Cela atteste d’une chose : nous sommes dans un monde où plus rien n’est normal.
Eco souhaite faire part de sa solidarité avec le peuple philippin, et partage la douleur de ceux qui souffrent suite à cette catastrophe. Si les photos d’Haiyan étaient tellement belles vu de l’espace, le cyclone s’est avéré terrible à la surface de la Terre, particulièrement pour ceux qui ont perdu un membre de leur famille.
Cette tempête monstrueuse a atteint un score exceptionnel de 8.1 sur l’échelle de Dvorak qui compte 8 échelons, provoquant la surprise parmi les météorologistes du monde entier. On a déjà pu constater que la température de la mer (en surface) avant la tempête était exceptionnellement élevée. De simples variations de cette température peuvent donc avoir de terribles conséquences. Alors que ces températures continuent d’augmenter à cause de la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre, on a du mal à imaginer ce qui se passera si on n’agit pas pour le climat aujourd’hui.
La première partie du rapport du GIEC, approuvée par les gouvernements qui se retrouvent aujourd’hui à Varsovie, a conclu que dans un monde plus chaud, les phénomènes extrêmes dans les latitudes moyennes et les régions tropicales deviendront probablement plus intenses et plus fréquentes. Nous créons donc un climat où les tempêtes comme Haiyan pourraient devenir normales dans le futur.
Le typhon de l’an dernier était un signal d’alarme, et on a vu beaucoup d’autres évènements extrêmes depuis. A l’heure actuelle, la Chine et le Viet Nam sont aussi touchés par les « suites » d’Haiyan.
Si des vents à 300 km/h ne sont pas suffisants pour lancer un cri d’alarme, alors notre monde est sourd. Dans les jours à venir, nous verrons la réalité à laquelle font face les régions les plus vulnérables ; nous verrons aussi l’héroïsme et la détermination de ceux qui souhaite reconstruire un monde plus sûr et plus fort.
Dans un article du Sun-Star, un site d’information philippin, l’alliance des activistes du climat « Aksyon Klima Pilipinas » a déclaré : « La Conférence de Varsovie devra aboutir a des vrais avancées pour doter le fonds pour le climat et pour réduire nos gaz à effet de serre ».
Voilà donc la question qui se pose aux parties réunies à Varsovie : allons-nous les entendre et faire tout ce que nous pouvons pour les aider ?