Le gouvernement polonais vit dans le passé. A cause de ce passé, il croit que la Pologne devrait être traitée comme un cas particulier pour toujours. C’est oublier que beaucoup de choses ont changé dans le pays depuis les années 1990.
Désormais, la Pologne est un pays développé. Mais au lieu de renforcer ses politiques climatiques pour accroître la compétitivité nationale, le gouvernement polonais bloque toute action sur le changement climatique et menace l’avenir du pays.
Jusqu’à présent, la Pologne a fait tout ce qui était en son pouvoir pour paraître comme le «mauvais élève» de l’UE. La Pologne s’est opposée par trois fois à une action climatique plus ambitieuse de l’UE d’ici 2020 et au-delà. ECO comprend que la Pologne veut être considérée comme un pays fort de l’Union. Mais au niveau national, les autorités polonaises n’ont pas appliqué d’importantes législations européennes (par exemple sur les énergies renouvelables).
En outre, elles envisagent de construire de nouvelles centrales au charbon et des centrales nucléaires, d’ouvrir de nouvelles mines de lignite, et d’extraire du gaz de schiste. Ceci à un moment où la plupart des pays européens sont en transition vers une économie bas-carbone basée sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Lors des négociations de la CCNUCC, le gouvernement polonais a bloqué l’adoption par l’UE d’une position unifiée et constructive sur le surplus de 13 milliards d’Unités quantitatives attribuées (UQA). Il n’a pas honte d’affirmer que seul le report total des quotas Kyoto à la deuxième période du Protocole pourra les satisfaire. Le gouvernement de Donald Tusk ne semble même pas dérangé par le fait de s’aligner avec la Russie sur cette question. ECO voudrait demander au gouvernement polonais pourquoi il insiste pour un report complet du surplus d’UQA en 2e période, puisque ces crédits auront une valeur proche de zéro au cours de la 2e période, tant la demande est faible et l’offre importante. La Pologne est-elle vraiment prête à faire dérailler les négociations internationales sur ce point ?
La Pologne veut accueillir la COP19. Mais est-elle en mesure de le faire ? L’organisation d’une COP s’accompagne de nombreuses responsabilités politiques, notamment être en mesure de participer de manière constructive l’élaboration de solutions. Organiser une COP, ce n’est pas seulement appeler les autres à agir davantage, mais aussi mettre en place une action plus ambitieuse. La Pologne n’a pas encore montré au monde qu’elle est capable de le faire. Au lieu d’opposer son veto régulièrement, le gouvernement polonais doit apprendre l’art du compromis. Pologne, es-tu prête ?