ECO a la tête sur le point d’exploser à force d’entendre les pays développés crier que les financements privés sont la clé de toute action sur les changements climatiques et le cœur de l’engagement des 100 milliards de dollars. ECO n’a pas bien compris si les pays développés essaient vraiment de mobiliser suffisamment de financements publics pour répondre aux enjeux d’atténuation et d’adaptation, ou si les pays développés essaient au contraire de dépenser le moins de financements publics possible. Tristement, depuis la fin des financements précoces, les pays en développement n’ont donné aucune idée claire des financements publics à disposition des pays en développement. Pire, dans de nombreux pays, les financements climat n’ont pas augmenté et même diminué et dans la plupart des cas, les financements climat ne sont que des financements pour le développement recyclés ou des prêts. Peut-être les pays développés attendent-ils du secteur privé qu’il finance la lutte contre le changement climatique alors même qu’il investit des millions de milliards dans les énergies fossiles chaque année ? ECO adore les blagues mais il ne faut pas pousser.
Soyons sérieux une minute. Si le secteur privé jouera un rôle dans la lutte contre la crise climatique, il est déjà évident que les investissements privés privilégieront les projets rentables et non les projets d’adaptation des communautés et pays plus vulnérables. 100 milliards de financements publics seront essentiels et peu cher payé pour éviter des millions de milliards en pertes et dommages irréversibles. ECO est également convaincu que les financements climat devront en partie permettre de catalyser les investissements du secteur privé dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables dans les pays les plus pauvres. Mais justement, pour mobiliser 1 trillion de dollars, il faudra au moins 100 milliards de dollars publics.
Varsovie doit impérativement déboucher sur des annonces financières jusqu’en 2015 et une trajectoire claire sur comment atteindre 100 milliards de dollars en 2020 – si on veut répondre aux besoins des pays en développement et pour recréer la confiance dans un accord sur le climat. Si ECO était un pays développé avec deux sous de bon sens, la mobilisation de financements publics additionnels figurerait tout en haut de l’agenda de la ministérielle finance à Varsovie