Fossile du Jour


La première place est pour le Canada qui coupe son ambition plutôt que ses émissions. Scoop ! Ça vient juste de tomber, directement du ministre de l’environnement canadien : les pays en voie de développement doivent juste prendre une grande respiration et attendre l’accord global avant d’espérer quoi que ce soit de la part du Canada en ce qui concerne le Fonds Vert. S’adressant aux journalistes hier, le ministre de l’environnement canadien a expliqué qu’il clarifierait lors des rencontres de Doha que les pays en voie de développement ne doivent pas attendre davantage d’argent pour le financement en faveur du climat de la part du Canada, parce que, après tout, « Doha n’est pas une conférence décisive ».
Merci beaucoup pour ces clarifications, cher Ministre ! Nous sommes convaincus que cette contribution va faire des merveilles pour soutenir votre incroyable crédibilité pendant ces négociations. Heureusement le ministre vient à Doha avec au moins un engagement : celui de faire augmenter la température mondiale largement au-delà des 2°C grâce à l’exploitation des sables bitumineux.
> Pour info Canada, nous essayons de limiter les émissions et augmenter les financements pour le climat pas l’inverse…

La deuxième place est attribuée à la Nouvelle-Zélande, de nouveau, parce que non seulement Wellington a délibérément décidé de ne pas souscrire à un objectif pour la deuxième période du Protocole de Kyoto mais aujourd’hui la Nouvelle-Zélande a proposé que l’accès aux MDP soit ouvert à tout les pays indépendamment de leur soutien pour une deuxième période d’engagement. Pour dire les choses clairement, la Nouvelle Zélande a expliqué que, dans le cas contraire, le fonds d’adaptation n’aurait pas suffisamment de sous pour continuer à fonctionner. Allez les kiwis, oubliez les Hobbits et pensez à vos voisins !
Soyez sérieux… Si vous voulez votre part du gateau carbone, commencez par vous mettre aux fourneaux !

Les Etats-Unis obtiennent la troisième place une fois encore pour rejeter de fortes mesures de réduction de gaz à effet de serre. Hier le président Obama a signé un traité mal avisé issu du Congrès, destiné à éviter que les compagnies aériennes US se conforment aux régulations européennes, pour les vols vers et en dehors de l’Europe.
Si le Congrès n’aime pas l’approche européenne, nous espérons qu’il se rende compte que la seule alternative est un agrément multilatéral fort.
Nous enjoignons Obama à rejeter toute approche fondée sur le protectionnisme, et de prendre ce traité comme un feu vert pour poursuivre un accord multilatéral fort pour le secteur de l’aviation dans son ensemble, incluant la fixation d’un prix sur les émissions de carbone, et de montrer le chemin d’un traité sur le climat global et contraignant sous la houlette de la CCNUCC.