Hier, le groupe de contact ADP a finalement mis la main à la pâte sur le contenu potentiel de la finance dans l’accord de Paris, à l’occasion des négociations sur la section des finances. Il est inutile de nier que l’excitation de ECO était à son comble au début des discussions sur ce qui doit être une partie intégrante de l’accord 2015. Bien que ce ne fut pas surprenant aux yeux de ceux ayant suivi la CCNUCC depuis seulement quelques minutes, ce fut tout de même quelque peu décevant de voir la première moitié de la session s’évanouir dans un processus tourbillonnant de confusion.
Lorsque la poussière fut suffisamment retombée pour que les discussions substantielles puissent enfin commencer, l’enthousiasme de ECO fut encore douché. Les États-Unis ont mené la charge en demandant le retrait de toutes les références à l’adéquation, la prévisibilité et l’additionnalité de la finance. ECO soupçonnerait presque que le négociateur américain a délibérément accéléré la vitesse de son discours afin de cacher la nature désespérément lamentable de ses suggestions.
Avec un début de dépression, ECO a écouté la délégation Suisse démarrer sur une note constructive en pointant les paragraphes qu’ils souhaiteraient voir apparaitre dans l’accord actuel, ceux qui pourraient être adressés dans d’autres décisions et les points sur lesquels ils sont en désaccord. Cependant et sans avertissement, ils ont soudainement lancé une attaque frontale contre l’idée d’un processus ex-ante amenant des engagements financiers quantifiables. Ils ont été clairs sur le fait qu’ils considéraient cette idée une abomination dont ils ne souffriraient pas. ECO est, comme le savent la plupart de nos lecteurs avides, convaincu que des engagements quantifiables sont essentiels pour, entres autres, fournir de la visibilité aux pays en développement.
Et alors qu’il serait légitime d’être en désaccord sur le contenu, ECO n’a pas apprécié la tactique d’intimidation des Suisses. ECO est convaincu que ce genre d’approche est rarement constructif et ne peut en aucun cas amener à des discussions fructueuses.
ECO a aussi été témoin des interrogations du Soudan sur la possibilité d’une finance climatique qui soit sensible à la question du genre. ECO n’a aucun doute sur le fait que ce soit non seulement possible mais également hautement nécessaire.
Alors que la première manche des discussions sur la finance s’est terminée sur une note loin d’être positive, ECO a bon espoir que la poursuite des discussions aujourd’hui sera plus constructive, notamment à l’égard des idées permettant d’assurer que les pays riches contribuent de façon juste à l’effort global, en fournissant les ressources financières ainsi que d’autres mesures d’accompagnements nécessaires.