Allons- nous réellement faire payer les pauvres pour les pertes et dommages ?

Penser que les pollueurs pourraient s’en sortir sans payer pour les pertes et dommages auxquels ils ont contribué est un jeu de dupe. Lors du Typhon Haiyan il y a un an, 6300 personnes ont payé de leurs vies, tandis que 4 millions de leurs amis et familles ont perdu leurs maisons. 13 millions de personnes ont souffert de famine au Kenya suite à la sécheresse qui s’est terminée en 2011. Et les populations du Pacifique et des régions de basse altitude continuent de perdre leurs terres et habitats. Quelqu’un doit payer pour ces pertes et dommages – le résultat inévitable d’une ambition d’atténuation insuffisante et du manque de soutien apporté aux mesures d’adaptation par les pays riches. Pour le moment, ce sont les pauvres qui paient.
Bien entendu ce n’est pas tolérable, et les parties ont reconnu cela à Varsovie en incorporant le besoin de soutien au sein des fonctions du mécanisme de pertes et dommages de Varsovie.
Néanmoins, l’actuel Comité exécutif (ExCom) par intérim s’est montré incapable de gérer ce besoin évident de manière appropriée. Par conséquent, la finance, la technologie et les renforcements de capacités manquent clairement dans le plan d’action prévisionnel – un problème que les Parties se doivent d’adresser. En clair cela signifie que les Parties devront décider si un comité exécutif nouvellement constitué aura le courage de s’occuper du fossé actuel. La CdP doit ainsi a) stipuler clairement dans le mandat du comité cet objectif et b) approuver un comité exécutif avec une bonne représentation des pays vulnérables, incluant une place permanente pour l’Alliance des petits Etats Insulaires, les pays les moins développés et les pays Africains. Les Parties pourraient alternativement décider que la question des pertes et dommages serait mieux gérée au niveau de la CdP au regard de sa nature hautement politique.
Une chose est certaine – ce serait une faillite morale de penser que les pauvres doivent continuer de payer pour les pertes et dommages qui sont en grande partie la responsabilité des gros pollueurs.