Dans le discours qu’il a adressé après avoir été réélu pour un second mandat, le Président Obama a de nouveau soulevé l’espoir des nombreuses personnes dans du monde qui s’inquiètent du changement climatique quand il a annoncé “Nous voulons que nos enfants vivent dans une Amérique qui ne soit pas plombée par la dette, qui ne soit pas affaiblie par l’inégalité, qui ne soit pas menacée par le puissance destructrice d’une planète qui se réchauffe”. Cet espoir a continué de vibrer quelques jours plus tard lorsqu’à l’occasion d’une conférence de presse, en répondant à une question des médias sur le climat, il a dit qu’il réfléchissait à initier “une discussion nationale…” afin de voir “comment nous pouvions déterminer un agenda qui permette de recueillir un soutien des deux camps afin de faire avancer cette question… et… d’être un leader international” sur le changement climatique. Le Président Obama a semblé comprendre que le changement climatique est une question persistante, à laquelle n’a pas été apportée de réponse adéquate durant son premier mandat.
La question devient alors : et maintenant ?
Durant son second mandat, le Président Obama fera-t-il preuve d’une action ambitieuse pour réduire la menace que le changement climatique fait peser sur les États-Unis et le monde, en opérant la transition de l’économie américaine vers le zéro-carbone, et fera-t-il de la question une pièce maîtresse de la politique extérieure américaine ?
Dans la prolongation des conséquences de l’ouragan Sandy ainsi que de la sécheresse, des feux de forêts et des autres événement climatiques extrêmes qui ont affecté les États-Unis durant la dernière année, il est clairement temps pour le Président Obama de procéder à une remise à zéro de sa politique climatique, au niveau national autant qu’international.
Tout d’abord, le monde doit entendre ici à Doha de la part du Président et de son équipe de négociation qu’ils restent complètement engagés à maintenir l’élévation du niveau global des températures largement sous la barre des 2°C – ce qui reste non seulement possible mais même essentiel – et que les États-Unis vont s’affirmer comme le leader de cet effort collectif.
L’administration devra alors clarifier comment elle compte atteindre son objectif actuel de réduction de 17 % des émissions américaines. Alors que ces dernières diminuent légèrement, à la fois du fait des politiques en faveur des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique des véhicules, et du fait de la baisse drastique des prix du gaz naturel qui ont réduit l’utilisation du charbon pour la production d’électricité, il est peu probable que, sans une réglementation ou une législation plus contraignante, l’administration Obama parviendra à mettre les Etats-Unis sur la voie de la quasi-suppression des émissions qui est appelée par la communauté scientifique pour la moitié du siècle.
Enfin, les délégations présentes à Doha doivent entendre que les États-Unis restent volontaires pour remplir leur part des engagements de Copenhague de mobiliser 100 milliards de dollars annuels pour les financements climat d’ici à 2020, ainsi que pour annoncer quelles innovations financières l’administration est prête à soutenir pour atteindre cet objectif.
Ces quatre étapes constitueront un long chemin pour ré-initialiser la polique climatique des États-Unis. Elles prouveraient qu’au lieu de niveller le monde par le bas au niveau de ce qui est (ou n’est pas) possible aux États-Unis, le Président Obama et son équipe vont élever leur action au niveau de ce que la science et le monde exigent pour éviter un changement climatique catastrophique.
Un dernier point pour finir : chaque entraîneur sait que lorsque votre équipe est menée de plusieurs buts à la mi-temps, un changement de tactique n’est peut-être pas suffisant ; il est peut-être aussi temps de procéder à quelques changements de joueurs.