Notre collègue Philippin écrit :
Avant de partir au Pérou, j’espérais y découvrir le progrès et l’unité au sein de la COP, surtout étant donné le rôle clé que joue Lima en prévision de Paris. Jusqu’à présent j’ai été déçu et pour couronner le tout, un autre typhon est en train de ravager mon pays natal.
À l’heure où j’écris ces lignes, un million de personne vivent dans des centres d’évacuation et prient pour que leurs maisons et sources de revenu ne soient pas aussi endommagées que l’année dernière. Même si l’on ne connaît pas encore l’étendue des dégâts, on sait qu’il nous faudra encore compter les corps.
Depuis des années, des typhons dévastateurs frappent les Philippines au moment de ces négociations. Et depuis des années, les négociateurs font part leur compassion et de leurs condoléances tout en prenant des mesures nous promettant des phénomènes climatiques toujours plus extrêmes.
Ces négociations climatiques possèdent également un autre aspect pervers : la présence et l’impact systématiques des lobbies pro énergies fossiles. Alors que l’OMS interdit la présence des industriels du tabac lors de leurs meetings, la CCNUCC est toujours engorgée par les intérêts liés aux énergies fossiles. En tant que Philippin, cela me révolte et je me sens insulté. Nous payons le prix de leur influence permanente sur le processus de négociation.
Nous continuons à payer, mais nous refusons de servir d’emblème de la dévastation ne serait-ce qu’une année de plus. Nous sommes pas en train de nous noyer. Nous nous battons.
Nous n’avons que faire de leur compassion, nous voulons justice et solidarité. Nous devons agir maintenant. Nous devons de toute urgence nous diriger vers des accords climatiques ambitieux et justes. N’attendons pas qu’il soit trop tard.
La société civile invite tous les participants de la COP à se rassembler à 09h30 devant la zone C pour une minute de silence en solidarité aux victimes du changement climatique.