Sécurité alimentaire au Maghreb : les oasis, une solution face aux changements climatiques

Actuellement le Maghreb, vit une période charnière. Avec un secteur agricole handicapé par de fortes inégalités et un climat aride, les Etats ont de plus en plus de difficultés à couvrir les besoins de leurs populations. La sous-alimentation croît d’années en années , poussant les pays à augmenter leurs importations et ainsi s’endetter d’avantage et accentuer leur vulnérabilité face à la volatilité des prix. De plus, les prévisions sur le changement climatique annoncent de lourdes conséquences aussi bien pour la dégradation des ressources naturelles que pour la productivité agricole. Et ce n’est pas la seule difficulté que devra affronter cette région. En effet, le contexte sociodémographique va également évoluer et obliger l’agriculture maghrébine à s’adapter à ces mutations.

C’est dans ce contexte alarmant de la sécurité alimentaire au Maghreb, qu’apparaît la nécessité de se tourner vers d’autres modèles d’agriculture. Dans un Maghreb de plus en plus aride (plus de 75% du territoire ), les oasis apparaissent comme étant un système d’agriculture résiliente et durable qui pourrait devenir un atout dans les années à venir pour la sécurité alimentaire en s’adaptant parfaitement aux contraintes spécifiques actuelles et futures de la région.

Les atouts des oasis pour la sécurité alimentaire du Maghreb :
– Des exploitations familiales (majoritaire dans les oasis) : modèle mis en avant par les organisations internationales dans leurs actions pour le développement rural et la lutte contre la pauvreté.
– Une capacité de résilience : elle vient principalement de son mode de fonctionnement basé sur la gestion de la rareté des ressources (depuis plus de 2 000 ans) et mode d’exploitation agricole.
– Une optimisation des surfaces arables : La culture oasienne est une culture traditionnellement à étages (phoeniciculture, arboriculture, cultures maraichères ou fourragère et élevage)
– Un bassin d’emplois : Les activités connexes à la filière agricole ne sont que très peu développées, dans la plupart des cas, l’oasis est seulement productrice.
– Un atout nutritionnel : La biodiversité oasienne permet à la population de bénéficier d’un régime alimentaire équilibré.

Connaissant la situation actuelle des oasis, on peut douter de leurs capacités à agir pour la sécurité alimentaire de la région. La fuite de la main d’œuvre, le morcellement des terres ou encore les problèmes liés au droit d’eau sont des facteurs qui affaiblissent la position de l’oasis. Ainsi, le RADDO (Réseau associatif de développement durable, se mobilise pour la sauvegarde des oasis et la nécessité de mettre en parallèle deux grands domaines de politique publique :
– Une politique d’aide au développement des oasis et plus largement d’aides aux régions arides qui leur permettront d’asseoir leur position.
– Une politique alimentaire et agricole nationale, utilisant la spécificité oasienne

Réseau RADDO
www.raddo.org
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